L’expérience thionvilloise menée par ABCD est symptomatique d’une démarche visant à créer à partir d’une bibliothèque un équipement d’un type nouveau, à la croisée des chemins entre bibliothèque « troisième lieu » et équipement public d’un type nouveau.
Si la bibliothèque reste le noyau de base de l’équipement futur nommé « troisième lieu », offrant des usages plus ouverts sur la cité, ce n’est pas un hasard. Les équipements du livre, même s’ils subissent une désaffection relative en matière de fréquentation, constituent toujours des pôles structurants d’une politique culturelle territoriale. Il faut aujourd’hui assouplir la normativité programmatique qui guide depuis trente ans la conception architecturale et le design des équipements. Le programme des bibliothèques devra désormais prendre en compte de façon significative l’évolution des postures des usagers, des besoins et des modes de consultation, des situations individuelles et collectives face aux outils de transmission de l’information.
Mais attention, le programme et l’architecture ne représentent que la face visible des changements ; la politique documentaire et surtout l’animation de l’équipement, l’accueil et la prise en charge des publics devront également être remis sur le métier.